© PSV J.Morel
Santé : plus fort dans sa tête et dans son corps avec le cheval
« L’extérieur du cheval exerce une influence bénéfique sur l’intérieur de l’Homme ».
La citation de Winston Churchill est peut être perçue par certains comme un lieu commun, pourtant, elle n’a jamais été aussi vraie. Et c’est un message en ce sens qu’ont délivré les intervenants de la conférence « Le cheval, ce partenaire qui nous rend plus fort », organisée ce mercredi 1er novembre au village VIP du Longines Equita Lyon Concours international par Equiaction, le fonds de dotation de la Fédération Française d’Equitation. Médecins, sophrologues, responsables associatifs… tous sont venus témoigner de l’exceptionnelle qualité de la relation qui peut unir l’Homme et le cheval.
« Le cheval permet de se recentrer sur soi, de se réinscrire dans le moment présent », explique Arnaud Ahayert directeur d’une école de sophrologie. Nathalie Frilley, fondatrice de la structure « A cheval sur soi », qui promeut l’accompagnement thérapeutique assisté, va plus loin. « Être plus fort, c’est savoir qui on est. Et se connaître, c’est également connaître ses failles, ses faiblesses et ses difficultés. Le cheval, par son contact, par son mouvement, permet de faire émerger et de déposer nos émotions difficiles. Alors, on pourra les mettre en mots et cela nous permettra d’avancer ». Pour la spécialiste, le cheval a une tendance naturelle à « apaiser les valeurs émotionnelles et à diminuer le niveau de stress ».
« Les chevaux ont une capacité formidable à générer du bonheur », réagit Marie-Ange Leoponthe, directrice de la Ligue contre le Cancer de Gironde qui développe la médiation équine pour les patients atteints de cancer pendant et après leur traitement. Une approche dont a pu bénéficier Camille, une jeune femme de 30 ans touchée par un cancer il y a un an. « J’étais sportive mais pendant la chimio je ne pouvais plus courir. Pourtant j’avais besoin d'activités en dehors de chez moi. J’avais besoin de rompre avec la vision d’un corps ultra médicalisé et l’envie, moi aussi, de pouvoir être dans le soin auprès de quelqu’un d’autre ». Et c’est ce que la jeune femme, qui n’avait jusque là aucune expérience au contact des chevaux, a pu trouver dans cette médiation équine. « Dans cette relation, l’attention est portée sur lui et plus sur moi. Physiquement je me suis rendue compte que je pouvais faire quelque chose. Et ça rend fier! », sourit la jeune femme.
L’esprit et le corps
Une approche physico-psycho-émotionnelle que partage Céline Scrittori fondatrice de la méthode Arc-en-ciel qui organise des médiations équines auprès d’enfants atteints de cancers, en milieu hospitalier et en poney-club « il s’agit d’agir à plusieurs niveaux, à la fois sur le mental, le cœur, et le corps ».
Car c’est bien là tout l’enjeu et l’intérêt de la mise en musique de cette relation entre l’Homme et le cheval : agir à tous les niveaux. Et pour Sophie Cha, médecin du sport, conseillère auprès de Jeunesse et Sports en Bretagne, le cheval peut jouer un rôle dans le réapprentissage d’un mode de vie plus actif, sans même parler de le monter.
« Aujourd’hui, un tiers de la population n’arrive pas à atteindre les objectifs de 30 minutes d’activité modérée par jour préconisées par l’OMS. Il faut se réapproprier une activité adaptée et cela passe peut-être par le fait de déconstruire l’image de l’équitation », assure le médecin. Car selon elle, le simple fait d’aller chercher un cheval au pré, de réaliser son pansage, de marcher un peu avec lui en longe représente déjà une activité physique satisfaisante pour une population dont la sédentarité croissante est devenue un des principaux facteurs de mortalité. La professionnelle de santé plaide pour l’inscription d’une forme d’équitation repensée dans le cadre du sport-santé. C’est d’ailleurs également dans ce sens que la Fédération Française d’Equitation souhaite œuvrer en intensifiant le développement d’activités adaptées qu’elles soient à pied, montées ou en attelage.